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Jean-Étienne-Dominique Esquirol est né en 1772 à Toulouse, neuvième d’une famille de dix enfants. Il se destine d’abord à la carrière ecclésiastique, mais la Révolution interrompt sa vocation et il commence des études de médecine en 1792. Officier de santé pendant les guerres de la Révolution et du Directoire, il reprend ses études médicales à Montpellier, avant de commencer une carrière à Paris en 1799, s’attachant au service de Corvisart à l’hôpital de la Charité et surtout à celui de Pinel à la Salpêtrière. Il soutient en 1805 sa thèse : Des passions considérées comme causes, symptômes et moyens curatifs de l’aliénation mentale. Il a alors près de 34 ans et n’est plus un novice. Bien plus qu’un élève, il est le collaborateur de Pinel. À la mort de Pussin en 1811, il est nommé médecin-surveillant à la division des folles de la Salpêtrière, dont il devient médecin-ordinaire l’année suivante.
Il faut suspendre ici sa biographie pour mieux saisir l’étape importante, dans la naissance de la psychiatrie, que représente la thèse d’Esquirol. Dans La Pratique de l’esprit humain, Marcel Gauchet et Gladys Swain y insistent à juste titre : « Esquirol écrit après l’instauration des “principes développés dans le Traité de la Manie” ; mais il écrit aussi avant la transformation déterminante de la représentation des voies et des moyens du traitement moral peu à peu induite et imposée par l’expérience du grand hôpital et qui finira par l’emporter à la Salpêtrière. » Après l’instauration d’un champ psychiatrique tel que le définit Pinel et avant une solution institutionnelle qui n’est pas encore trouvée…
Il faut aimer les aliénés pour être digne et capable de les servir
É preciso amar os loucos para ser digno e capaz de servi-los.